Les firmes qui adoptent des faibles pratiques de gouvernance d'entreprise sont d'habitude associées à un niveau bas de transparence financière et à une politique de communication réticente, présentant une grande asymétrie d'information et une faible liquidité des titres. A l’issue de cette recherche, nous avons analysé la relation entre les caractéristiques de gouvernance d'entreprise et la liquidité des firmes sur le marché français. De plus, nous avons mesuré les variables de gouvernance d'entreprise pour un ensemble de 155 entreprises entre 2011 et 2012.
Nos résultats sont généralement en accord avec les constats de Chung et al. (2010). L'étude de l’effet individuel de chaque critère de gouvernance sur la liquidité et non d'un index global de gouvernance (Ke et Changyun, 2011), nous a permis d'apprécier l'influence positif pour chacun des critères ; la taille du conseil d'administration, l'indépendance et l’expertise financière des administrateurs et le nombre des réunions du conseil. Contrairement à nos attentes, la structure moniste des conseils d'administration n'a pas d’influence négative sur la liquidité des entreprises françaises.
De même, le comité d'audit offre un support indispensable pour prévenir le risque d’illiquidité. En effet, nous avons montré que l’existence d’un comité d’audit interne ainsi que la prise en compte de sa taille permet de restaurer la confiance et d’attirer d’autres investisseurs. En outre, l’appartenance de l’un des deux auditeurs externes aux quatre plus grands cabinets fournit un signal positif de confiance et de fiabilité aux investisseurs. Ceci leur permet de s’engager d’avantage dans des opérations de souscription moyennant ainsi un fort niveau de liquidité.
Ce travail de recherche semble être le premier à avoir ex- aminé la relation directe entre la qualité de la gouvernance d'entreprise et la liquidité des firmes françaises. Nos conclu- sions permettent d’enrichir d’avantage la base théorique sur la gouvernance d’entreprise. Par ailleurs, ils permettent aussi de remettre en question certains résultats qui stipulent que l'amélioration de la qualité de la gouvernance d'entreprise tend à freiner la liquidité des titres (Bhide, 1993; Bolton et Thad- den, 1998).